Prévenir les déchets en entreprise : les bonnes pratiques
Prévenir les déchets en entreprise :
les bonnes pratiques
Le contexte des déchets en entreprise
En 2020, en France, la quantité de déchets produits par les entreprises représente 276 millions de tonnes, dont 212 pour la filière BTP, 19 pour l'industrie, 25 pour la filière de traitement des déchets, 18 pour le tertiaire et 1 pour l'agriculture et la pêche.
S'il est difficile d'appréhender un tel volume, il est plus évocateur d'indiquer qu'un employé de bureau produit chaque année 130kg de déchets, dont la moitié de déchets papier. Toujours selon l'ADEME, 83% des salariés interrogés en 2022 estiment que la gestion des déchets dans leur bureau n’est pas optimale et peut être améliorée.
La production d'un tel volume de déchets par les entreprises débouche sur plusieurs phénomènes :
- Une hausse des émissions de gaz à effet de serre (GES) car le secteur du traitement des déchets génère en 2018 plus de 3% des émissions de GES totales en France
- Une hausse des émissions de polluants dans l’air liées à l’incinération et aux feux de déchets
- Une hausse de la pollution de l’environnement si les déchets ne sont pas correctement jetés ou traités. Selon l’ONU, 10 millions de tonnes de macro-déchets sont rejetés chaque année dans les océans : 80% proviennent des activités terrestres et les 3/4 sont des déchets plastiques.
Pourquoi réduire ses déchets ?
La réduction des déchets est une démarche fondamentale pour :
- Économiser les matières premières
- Limiter les impacts liés à la production de déchets sur l’environnement ;
- Diminuer le coût de la gestion des déchets.
Chaque entreprise peut contribuer, à son échelle, à la réduction des déchets produits. Pour ce faire, il faut dans un premier temps identifier la nature, les quantités et la provenance des déchets produits dans l'entreprise. Cette phase d'analyse est indispensable pour mieux comprendre son environnement interne et ensuite prendre des mesures correctives adaptées.
Il convient ensuite de classer les déchets identifiés par catégories et de se renseigner sur les moyens de retraitement les plus respectueux de l’environnement pour chacune des catégories.
Les acteurs impliqués dans le projet doivent développer des indicateurs qui permettent de suivre les progrès et d’identifier les domaines nécessitant des améliorations.
Voici quelques exemples d’indicateurs pertinents:
-
Tonnage total des déchets produits :
- Mesure la quantité totale de déchets générés par l'entreprise sur une période donnée.
-
Taux de déchets recyclés :
- Pourcentage des déchets produits qui sont recyclés.
-
Taux de réduction des déchets :
- Pourcentage de réduction des déchets par rapport à une période de référence.
-
Taux de valorisation des déchets :
- Pourcentage de déchets qui sont valorisés (recyclage, compostage, valorisation énergétique).
-
Déchets envoyés en décharge :
- Pourcentage des déchets produits qui sont envoyés en décharge.
-
Économies réalisées grâce à la réduction des déchets :
- Montant des économies réalisées par la mise en œuvre de pratiques de réduction des déchets.
-
Nombre d’initiatives de sensibilisation aux déchets :
- Nombre de campagnes ou programmes de sensibilisation mis en place pour les employés.
- Nombre de campagnes ou programmes de sensibilisation mis en place pour les employés.
Pourquoi prévenir les déchets ?
Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires
Les bonnes pratiques à adopter pour réduire son volume de déchets
1 - Limiter la consommation de la structure et rallonger la durée de vie des équipements
- Faire durer ses équipements informatiques et privilégier l'achat de matériel reconditionné.
Selon l’ADEME, passer de 2 à 4 ans d’usage pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50% son bilan environnemental.
- Réemployer ou réutiliser le mobilier et les équipements qui n’ont plus d’utilité pour la structure.
2 - Limiter les déchets produits par les salariés lors de la pause déjeuner, des pauses café et des réunions
- Proposer aux membres de la structure d’amener leur propre tasse et mettre à disposition des salariés et clients de la vaisselle lavable réutilisable
- Mettre à disposition des salariés une cafetière et des thermos afin d’éviter l’utilisation de dosettes individuelles.
- Sensibiliser les salariés à apporter leur propre nourriture pour le déjeuner au sein de contenants réutilisables.
En 2018, on comptait 719 000 tonnes d’emballages à usage unique issues de la consommation hors domicile, soit 37 milliards d’unités.
- Éviter au maximum l’achat de nourriture emballée par part individuelle pour la restauration lors de réunion.
- Retenir des fournisseurs qui privilégient le vrac pour le thé et le café et qui proposent un système de consigne pour réemploi pour la fourniture de boissons (eau, jus, etc.) lors de réunions.
- Réaliser une carte du quartier indiquant les restaurants et supermarchés utilisant peu, voire pas d'emballage et ceux acceptant les tupperwares.
3 - Limiter le gaspillage au bureau
- Limiter au maximum les impressions papiers lors des réunions et privilégier l’envoi numérique.
- Privilégier au maximum l’achat par lot pour les objets récurrents indispensables au fonctionnement de la structure : stylos, cahiers, etc. ; et ce afin d’éviter le suremballage.
- Remplacer les essuie-mains en papier à usage unique des toilettes et de la cuisine par des torchons/serviettes lavables ou par des distributeurs d’essuie-mains en tissu lavable.
Déchets : chiffres clés - Édition Juin 2023 - ADEME
Bilan 2020 de la production de déchets en France - Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires
Prévenir la production de déchets au travail - Chambre ESS (économie sociale et solidaire) France.
Tri des déchets les obligations applicables à tous les professionnels
Gestion des déchets bonnes pratiques et solutions - HELPEVIA